Reportages

16 mai 2015

Des bouteilles à la mer...

Tout est parti d’une discussion entre amis, entre notre directeur commercial C.H.R., Laurent Cerutti, et deux de nos clients ostréiculteurs, Mickaël Tanguy et Mathias Legras. Généralement, les fruits des savoir-faire ostréicoles et viticoles ne se conjuguent qu’une fois sur nos tables, formant très souvent de belles alliances pour nos papilles.

Mais, cette fois-ci, pourquoi ne pas essayer de vivre une aventure ensemble, à la fois ludique et instructive : Comment se comporteraient nos vins, immergés sous l’eau de mer pendant plusieurs mois ? Quelle serait leur évolution ? L’expérience était tentante et fut donc tentée…

Des bouteilles (bouchées et cirées) de Château Bonnet réserve rouge et blanc, de Château Bonnet rouge, de Château de Rochemorin rouge (2007) et blanc furent sélectionnées pour cette aventure et placées dans des poches ostréicoles.

bouteilles dans casier à huîtres

Se prêtant au jeu, chacun des ostréiculteurs offrit d’immerger une partie de ces contenants au sein de leurs parcs à huîtres, situés dans deux lieux très différents du point de vue géographique.

1°) Mickaël Tanguy, ostréiculteur à La Trinité-sur-Mer en Bretagne, immergea une partie de nos vins dans la Baie de Quiberon, à 4 mètres de profondeur en marée basse et 9 mètres en marée haute. Le vin déposé ici fut donc soumis au mouvement de la houle et conservé dans une eau dont la température oscilla entre 12 et 20°C. Le phénomène des marées remuant régulièrement les bouteilles, une telle situation permettrait ainsi aux vins de poursuivre leur vieillissement par l’acquisition de gras et de rondeur…

2°) Mathias Legras, ostréiculteur sur le Bassin d’Arcachon (notre partenaire également sur la manifestation Cabanes en fête), immergea les bouteilles, à l’entrée du bassin, au niveau du banc d’Arguin, où les conditions naturelles sont, en général, un peu plus calmes.

Ostréiculteur 1

Cet élevage en milieu marin, quelque peu inhabituel, dura près de 15 mois. Les vins furent ensuite ramenés à terre pour y être dégustés, non sans impatience, par l’ensemble de l’équipe…

Dégustation comparative (avec ces mêmes vins élevés dans nos chais) effectuée, plusieurs constatations ont pu être faites :

  • Les vins immergés ont vieilli plus rapidement que ceux stockés à terre.
  • Les vins blancs semblent être avoir été plus sensibles à ces conditions particulières de conservation : robe légèrement modifiée…
  • Un très léger goût iodé est également perceptible.
  • Les vins rouges paraissent moins affectés et aucun changement notoire n’a été observé. Il serait peut-être intéressant de reproduire cette expérience sur une plus longue période, pour ces derniers.

Ces premiers éléments sont susceptibles d'ouvrir des perspectives intéressantes pour le dégustateur final : boire rapidement des vins présentant toutes les caractéristiques gustatives de vins longuement vieillis en cave...

Les conditions naturelles (températures, lumière, action plus ou moins sensible des marées, courants marins, etc.) de ces deux points d’immersion étaient très différentes, mais la durée relativement courte de stockage n’a pas permis de constater de réelles différences entre les vins élevés en milieu marin en Bretagne et ceux déposés au fond du Bassin d’Arcachon. Une nouvelle expérience, sur une période beaucoup plus longue, serait à tenter à nouveau pour arriver à affiner et déterminer des types d’évolution de ces vins en fonction du milieu marin.

L’expérience était sympathique… Nos maîtres de chai ont cependant de belles années devant eux, avant d’être supplantés dans l’élevage des vins par Neptune, dieu des Océans !

Nous tenons enfin à remercier chaleureusement Mikael Tanguy et Mathias Legras, pour leur implication et leur aide matérielle, dans cette belle aventure.

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