Le Vin : "Notre raisin d'être"...
L'histoire de notre entreprise est indissociable de la destinée d'une grande famille de la viticulture bordelaise, les Lurton
, qui œuvrent depuis des décennies pour l'excellence des vins, à Bordeaux, mais également au-delà, sur les grands terroirs viticoles mondiaux.
La passion de cette famille pour la viticulture a une origine fort ancienne.
Le Château Bonnet et son vignoble vers 1915
Les précurseurs en sont leurs ancêtres Récapet, originaires des petites paroisses voisines du célèbre village de Saint-Emilion. Au milieu du XVIIe siècle, ceux-ci sont meuniers, mais à côté de cette activité principale, ils sont, à leurs heures perdues, vignerons, comme bon nombre d'habitants des campagnes, à cette époque.
Léonce Récapet, l'homme par qui tout arriva ...
Deux siècles plus tard, par un jeu d'alliances familiales, nos petits paysans-viticulteurs ont migré de quelques lieues, plus au sud, sur les bord de la Dordogne et se sont installés à Branne, gros bourg rural où régnait alors une forte activité commerciale.
C'est là que naît, en 1858, Jean-François Récapet, surnommé "Léonce", l'homme par qui, véritablement, le virus de la viticulture arriva dans cette famille. Devenu adulte, celui-ci reprit la petite fabrique de liqueurs, fondée quelques années plus tôt par son père et son oncle. C'est auprès d'eux qu'il forgea son éducation et cet esprit curieux et éveillé apprit bien plus ainsi qu'il n'aurait pu le faire en suivant de longues études. Il reprit donc la distillerie et modernisa celle-ci, appliquant bien avant l'heure les principes du marketing moderne. Tissant de solides liens commerciaux, enrichissant au fil des ans la gamme des liqueurs proposées (rhum, quinquina, sirops, etc.), la petite entreprise familiale prospéra.
En 1894, Léonce épousa Emma Thibeaud, fille d'un propriétaire-viticulteur de Moulon qui comptait, parmi ses ancêtres, bon nombre de tonneliers. Là encore, la viticulture était une affaire de famille.
En 1890, alors que le vignoble bordelais souffre des assauts du phylloxéra, Léonce Récapet n'en a cure et achète deux petits domaines viticoles, Bélair et Montremblant, tablant sur des jours meilleurs.
En 1897, il se porte acquéreur du Château Bonnet
, à Grézillac, avec ses 47 hectares de terres, de vignes et de prairies... Le domaine est en mauvais état, mais qu'importe, une telle situation ne le décourage pas. Bien au contraire, il y voit un défi à sa mesure. Le domaine de Bonnet devient alors un formidable chantier d'expériences pour cet homme d’avant-garde : replantation du vignoble, sélection des meilleurs cépages, construction de nouveaux chais en 1902, dans lesquels la machine à vapeur vient faciliter le travail de la vendange.
Léonce lit beaucoup, se tient au courant des dernières techniques de culture et de vinification, puis met en pratique les meilleures d'entre-elles.
De son union avec Emma Thibeaud naîtront trois enfants : Marie, André et Denise.
André, sur lequel tous les espoirs paternels reposaient, fut envoyé parfaire son éducation à l'Institut Agricole International de Beauvais qui formait alors les meilleurs cadres agricoles. Tout juste sorti de l'école, son dîplome d'ingénieur agricole en poche, la guerre contre l'Allemagne venant tout juste d'être déclarée, le jeune homme fut appelé sous les drapeaux. Au printemps 1916, il mourut à Verdun sous les bombardements ennemis, brisant net un avenir extrêmement prometteur.
François Lurton, Denise Récapet et leurs enfants : les héritiers d'un savoir-faire...
Denise Récapet, dernière enfant de Léonce devenait alors l'unique héritière de ce patrimoine. Elle épousa, en 1923, François Lurton, un homme de la ville, aux origines berrichonnes. Le jeune couple s'installa au Château Bonnet et participa à la gestion du domaine aux côtés de Léonce Récapet.
En 1925, la famille acheta le Château Brane-Cantenac, Second Grand Cru Classé en 1855, dans le Médoc. Quelques années plus tard, on retrouve l'industrieux Léonce, actionnaire de l'illustrissime Château Margaux.
Le bonheur aurait pu être parfait, si sa fille Denise n'avait pas été emportée à son tour par la maladie, en 1934. Elle laissait quatre orphelins en bas âge : André, né en 1924
, Lucien en 1925, Simone en 1929 et Dominique en 1932. Les années de deuil passées, la vie reprit son cours. Léonce géra au plus prêt le patrimoine de ses petits-enfants jusqu'à son décès, en 1943. Son gendre, François Lurton, qui l'avait secondé jusqu'alors, poursuivit cette gestion jusqu'à la majorité de Dominique, en 1953.
À cette date, un partage eut lieu entre les quatre enfants de Denise. André, l'aîné, conserva le Château Bonnet, berceau familial. Lucien hérita de Brane-Cantenac et Dominique, de Château Reynier. Le flambeau était désormais transmis... la passion pour la vigne et le vin qui avait animé Léonce Récapet durant toute sa vie, aussi...
Les grandes étapes depuis 1953 ...
1953
André Lurton hérite du domaine familial de Château Bonnet à Grézillac et poursuit l’œuvre entreprise dès 1897, par Léonce Récapet, son grand-père. Aujourd’hui, plus de 300 hectares de vignes en AOC Entre-Deux-Mers et Bordeaux entourent le château qui abrite le siège de la société.
1965
Achat du Château La Louvière à Léognan, marquant l’arrivée d’André Lurton dans cette région des Graves, berceau des vins de Bordeaux. Cinquante années seront nécessaires pour remettre en état ce domaine, à la renommée fort ancienne. Replantations, modernisation, restauration et préservation seront les maîtres mots d’André Lurton pour ce bijou de l’AOC Pessac-Léognan.
1970
Achat du vignoble de Château Couhins-Lurton. Fermier des vignes de Couhins depuis 1967, André Lurton sauva in extrémis ce Cru Classé de Graves d’une disparition pure et simple. Classé en 1953 pour ses vins blancs issus du seul cépage sauvignon, le vignoble est l’objet de toutes les attentions.
1973
Achat du Château de Cruzeau à Saint-Médard d’Eyrans (AOC Pessac-Léognan). Ce domaine, doté d’un terroir de graves exceptionnel, mais alors à l’abandon, attendait d’être repris en main. C’est aujourd’hui chose faite. Ses vins, rouges et blancs séduisent plus d’un amateur en France comme à l’étranger...
1974
Achat du Château de Rochemorin à Martillac. La vieille bâtisse à l’architecture périgourdine, hantée par le souvenir d’un de ses anciens propriétaires, le philosophe Charles Louis de Secondat, baron de Montesquieu, auteur des « Lettres persanes » et le terroir qui l’entoure présentent plus d’un atout pour la viticulture.
1985
Achat du Château de Quantin, commune de Saint-Médard d’Eyrans (AOC Pessac-Léognan), dont le vignoble installé sur une trentaine d’hectares d’un terroir de belles graves, avait été délaissé jusqu’alors au profit d’un élevage de chevaux. L’arrivée d’A. Lurton allait lui donner une seconde jeunesse.
1990
Achat du Château Grossombre, par Béatrice, une des filles d’André Lurton. A ce très ancien manoir, dont on trouve la trace dès 1484, cette dernière a rattaché un petit vignoble voisin déjà en sa possession, créant ainsi une belle unité, de près de 25 hectares de vignes.
1992
Achat du château et des chais de Couhins-Lurton. Cette opération compléta l’acquisition du vignoble faite quelques années plus tôt. La demeure et les bâtiments d’exploitation nécessitaient d’importants travaux de rénovation, de même que le parc qui avait été dessiné cent ans plus tôt par le paysagiste Louis Le Breton. Mission accomplie depuis 2001.
1992
Entrée des Vignobles André Lurton dans la Société d’Exploitation de Château Dauzac, 5e Cru Classé (AOC Margaux). Propriété de la MAIF (Mutuelle d’Assurance des Instituteurs de France), Château Dauzac avait besoin d’un viticulteur aguerri pour retrouver ses lettres de noblesses passées.
1999
Édification du chai à barriques du château de Cruzeau, d’une capacité de 1500 futs, sur les plans de l’architecte Jean-Philippe Phuc, correspondant à la dernière tranche des travaux débutés en 1988 avec la construction du cuvier et complétés en 1991 par l’installation d’un laboratoire et de bureaux.
2000
Achat de 50% des parts du château de Barbe Blanche, l’autre moitié appartenant à André Magnon. Ce beau vignoble de 28 hectares est situé au cœur de l’AOC Lussac-Saint-Emilion. Le cépage merlot prédomine ici et donne de grands vins rouges.
2001
Inauguration des nouveaux chais du château Couhins-Lurton. Leur conception est due à l’architecte Olivier de Serech de Saint-Avit, décédé au cours des travaux, qui furent menés par l’équipe des moyens généraux des Vignobles. Une voûte en bois de châtaignier, voulue par André Lurton vient parfaire le tout.
2004
Première utilisation de la capsule à vis, totalement neutre (offrant une obturation parfaite des bouteilles, évitant au vin tout contact avec l’oxygène ambiant, d’où disparition de tout risque de goût de bouchon ou d’oxydation accidentelle). Une partie de la récolte 2003 des vins blancs des Châteaux La Louvière, Couhins-Lurton et Bonnet fut mise en bouteilles avec ce nouveau type de bouchage.
2005
Inauguration des nouveaux chais du Château de Rochemorin. Technologie et innovation sont au service du vignoble : cuves thermo régulées, climatisation des chais à barriques et nouvelle machine de tri densimétrique pour les rouges : « le Tribaie ». Seules les baies de qualité supérieure sont désormais sélectionnées ... Des installations idéales pour révéler tout le potentiel d’un grand terroir
2009
Inauguration du nouveau chai, semi enterré, de vieillissement des rouges, du Château La Louvière. Ce bâtiment très esthétique et fonctionnel a nécessité 2 000 m3 de béton et peut accueillir un millier de barriques. Un système sophistiqué de climatisation maintien une température idéale au bon vieillissement des vins.